Samedi 27 mai à 22h30 au Cinéma Lumière Terreaux, Midnight Movie avec la projection de « Eraserhead», le premier film de David Lynch !
Sorti en 1977, Eraserhead est un film envoutant, hypnotisant. Comme dans la plus part des films de David Lynch, il ne faut pas chercher de logique mais se laisser emporter dans ce torrent poétique, ce cauchemard éveillé, à l’image de Henry personnage à la vie glauque.
Dès son premier film, David Lynch impose tout de suite sa patte et son style. Plus qu’un film, Eraserhead est une véritable expérience cinématographique.
Séance présentée par Hiba Ziane
Toutes les informations pratiques sur www.cinemas-lumiere.com
Eraserhead de David Lynch
US / 1978 / 1h29 / (-16 ans)
avec Jack Nance, Charlotte Stewart, Allen Joseph, Jeanne Bates, Peggy Lynch.
Date de reprise, version restaurée, 31 mai 2017
Un homme est abandonné par son amie qui lui laisse la charge d’un enfant prématuré, fruit de leur union. Il s’enfonce dans un univers fantasmatique pour fuir cette cruelle réalité.
Interdit aux moins de 16 ans
A propos du film
Eraserhead est le tout premier film de David Lynch, tourné en noir et blanc, autoproduit pour 20 000 dollars et basé sur un scénario d’une vingtaine de pages.
Lynch passa plus de cinq années à réaliser Eraserhead, ce fut pour le réalisateur un long parcours du combattant. Le tournage du film a connu de nombreuses pauses et interruptions. Aussi, David Lynch a pu tourner en parallèle son court-métrage The Amputee.
Henry (Jack Nance) un imprimeur au chômage d’une nature névrosée se voit contraint d’épouser sa petite amie Mary (Charlotte Stewart) à la suite de la naissance de leur enfant, prématuré, à l’allure monstrueuse. Épuisée de ses pleurs incessants, Mary quitte l’appartement laissant Henry seul avec cette créature. Il va alors se mettre a rêver pour fuir cette situation qui le torture. Le film est en noir et blanc, tourné entièrement la nuit, laissant place à un esthétisme brut et un sens plastique très puissant.
L’histoire et la conception du film Eraserhead sont entièrement liées à une ville, Philadelphie dans l’État de Pennsylvanie. Décadente, sordide, rongée par la violence et le racisme, Philadelphie a inspiré à David Lynch un monde industriel, gris et déshumanisé, un espace post-apocalyptique où si un enfant naît, il ne peut être que monstrueux. Tout au long du film, on sent le personnage d’Henry Spencer terrifié par quelque chose d’insondable qui serait, selon le réalisateur, un condensé des effrois ressentis dans cette ville. “Entrer dans cette ville, c’est entrer dans un océan de peur.”
Avec la bande originale d’Eraserhead, David Lynch et Alan Splet, le son devient partie intégrante du film pour amener les spectateurs dans l’image. Les sons de machineries, de mécaniques, de trains qui passent, les bourdonnements électriques, participent à l’évocation d’un environnement glacial et étouffant, une véritable “symphonie industrielle”.
” Le noir et blanc rend les choses pas si normales car nous sommes habitués à les voir en couleur, cela ôte quelque chose au sentiment de normalité. C’est ainsi plus facile de pénétrer un autre monde et revenir en arrière dans le temps (…). Cela permet aussi de voir plus clairement. Selon moi, un cadre en noir et blanc est plus pur qu’un plan en couleur. C’est moins distrayant. On est probablement plus apte à voir et à entendre un personnage en noir et blanc.” (D. Lynch)
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